Une réalisation qui porte la signature du Studio PH2B, orchestré par Pierre Henri Bouchacourt, architecte d'intérieur spécialisé dans ces résidences pour personnes âgées dont il a su changer les codes avec brio.
La résidence Les GABRES est située à Cannes.
Cet Ehpad porté par l'Association œcuménique d'accompagnement pour personnes âgées et réfugiés (Aoapar) a été livré en avril 2014 par le Studio PH2B.
Cette association avait été fondée pour loger la population russe exilée aux modestes revenus.
Au départ il y avait deux établissements, le pari était de les réunir pour en faire une des plus importante résidences pour personnes dépendantes en France, tout en respectant la mission de l'Aoepar : rester accessible pour tous et mixer toutes sortes de pathologies.
L'architecte Jean-Claude Cadier a pris les rênes de ce projet colossal et peut être satisfait de son formidable travail en voyant aujourd'hui cet Ehpad d'environ 14 000 m², pouvant accueillir 231 lits, dont 84 réservés aux malades atteints d'Alzheimer, ouvrir ses portes.
Le Studio PH2B s'est chargé de l'architecture intérieure en travaillant sur 4 thèmes : La Russie (rez de chaussée), les peintres du19 siècles (hommage à Matisse, Chagall et Picasso au premier étage), la musique (au deuxième étage, le music-hall, Sinatra, Fred Astaire, Mistinguett) et le cinéma (au troisième étage avec des photos de comédiens dont Brigitte Bardot).
Dans le hall d'accueil, d'immenses baies vitrées, ornées de grands oiseaux bleus aux ailes déployées, clin d'œil à Matisse, laissent entrer la lumière du jour.
On retrouvera ces beaux oiseaux bleus sur les murs ainsi qu'au premier étage.
Le mobilier contemporain est coloré, composé de fauteuils de chez Ligne Roset dont les couleurs rappellent les murs (beige foncé) et les oiseaux, dans des dégradés de bleus.
Les formes douces et rondes de la banquette centrale invitent à la détente.
Semblable à une cascade de diamants, la splendide suspension en verre et leds créée par Transverso s'impose avec beaucoup de raffinement et fait écho à la fontaine extérieure se trouvant dans la perspective du hall.
Mobilier aérien pour les jardins extérieurs dont le turquoise et l'orangé sont les couleurs dominantes.
De grands pots en terre cuite sont posés ça et là, nous rappelant que nous sommes dans le sud de la France.
L'espace est agréable et très apaisant pour les résidents.
Les carreaux en ciment ainsi que les colonnes de l'ancien bâtiment ont été photographiés et transcrits sur les murs de cloisons qui structurent cette pièce.
Des répliques d'anciennes affiches de la Riviera sont posées sur des cimaises pour habiller les murs.
Dans le fond, un mur lumineux éclaire une fresque réalisée par le Studio PH2B et créée par Osmose sur un sticker géant, relatant l'histoire des Gabres accueillant les exilés russes.
Au-dessus de la fresque, des objets ayant appartenu à d'anciens pensionnaires russes de la résidence médicalisée sont exposés dans des casiers.
Au plafond, 5 lustres en enfilade réalisés par Transverso, composés de pampilles en polycarbonate translucides illuminent les plafonds de la salle à manger.
Le studio PH2B orchestré par Pierre Henri Bouchacourt a su changer les codes avec brio pour livrer une résidence aux multiples détails raffinés, mêlant modernité et clins d'œil au passé des Gabres.
En signant cette résidence, il s'impose une nouvelle fois comme le spécialiste de ces nouveaux Ephads.
Crédits photos :
Interview Express d'une dame au grand cœur qui a réussi un beau challenge :
Eliane Gérardin, directrice de la résidence « Les Gabres ».
Depuis combien de temps, êtes-vous directrice des Gabres ?
Cela fait dix ans.
Avant cela que faisiez-vous, quel a été votre parcours ?
Gestionnaire, comptable, j'ai toujours travaillé dans le social, l'humanitaire.
En revenant d'une mission à Sarajevo, j'ai décidé de me tourner vers les personnes âgées et suis devenue directrice d'une maison de retraite.
Fidèle à mes valeurs, j'ai intégré par la suite le monde associatif en devenant directrice des Gabres.
Cela a dû prendre beaucoup de temps pour réaliser « les nouvelles Gabres » ?
Effectivement, cela fait 10 ans que l'association a décidé de reconstruire les Gabres.
Il aura fallu des années de travail, de réflexions.
On est sur le projet depuis 4 ans avec l'architecte Monsieur Jean-Claude Cadier.
La réalisation a été compliquée ?
Oui, nous avions beaucoup de contraintes et avec Monsieur Cadier, l'architecte, ainsi qu'avec pierre-Henri Bouchacourt, nous avons vraiment travaillé main dans la main pour mener à bien ce grand projet.
Trouver le lieu, respecter toutes les normes, ne pas sortir de notre budget, s'interroger sur les volumes, les espaces, arriver à faire des petites unités pour recréer de l'intimité...
On voulait faire la maison de retraite idéale. On savait ce dont on ne voulait plus pour le bien des résidents et celui du personnel.
L'essentiel pour vous ?
Faire une résidence qui puisse accueillir un maximum de personnes et arriver à emmener l'âme des anciennes Gabres dans le nouveau bâtiment.
Ce que nous nous sommes efforcé de faire avec l'aide de Pierre-Henri et celle des résidents avec lesquels nous avons échangé pour prendre en compte leurs attentes.
Cette résidence avait un vécu, une histoire qu'il fallait absolument que l'on retrouve, Pierre Henri, à travers son travail, a réussi à transposer cette âme.
Nous sommes la plus grosse résidence en région Paca, notre bâtiment est énorme, et l'une de mes priorités était aussi de faire de ce lieu un endroit agréable dans lequel les résidents ne se sentent pas perdus.
Nous y sommes arrivés, nos résidents s'y sentent bien.
Les Gabres en trois mots :
Fierté, bienveillance, tendresse.
Avez-vous d'autres projets ?
Mon seul projet aujourd'hui : terminer les finitions des Gabres.
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